Les «oiseaux de malheur» de Jo Simon nous quitteront ce soir pour dès demain laisser la place aux oeuvres de Mohamed Moumni, un artiste marocain venu tout exprès de Toulouse pour nous faire découvrir son travail.
Pour terminer cette exposition nous vous proposons le texte de l'article d'Ondine paru dans Les affiches-moniteur.
« Imprégné de récits mythologiques qui entrent en résonance avec son histoire personnelle et intime, Jo Simon expose actuellement une série de tableaux à l’acrylique sur le thème des oiseaux à la galerie Quédar de Strasbourg.
Oiseaux peints au couteau, c’est la violence des charognards, mouettes ou corbeaux qui s’exprime au cœur de chaque toile ; ces oiseaux de malheur y sont ici pareils à des entailles, des blessures, des plaies ouvertes, des cris volants.
Ils disent une douleur non exprimable, le deuil impossible.
Très graphiques, les oiseaux font aussi la joie du peintre ; guerre ou fête, la couleur entre en transe quand elle s’offre au mouvement, quand les coups de couteau côtoient ceux du pinceau et les élans du pastel.
Nous sommes bien toujours en présence de cette dualité de l’âme, où désir de mort est aussi désir de vie, et lutte sans cesse, d’une pulsion à l’autre.
Jo Simon en a conscience, et celui-ci aimant travailler par séries avait déjà proposé il y a quelques années une exposition à l’intitulé très parlant : « Eros et Thanatos vont en bateau » ; sur le thème d’Eros, il avait aussi imaginé une série sur la thématique du minotaure où la femme et le taureau entremêlaient leurs corps dans une danse érotique nommée…« minotaurotango » !
Ainsi, la mort, l’amour, mais aussi l’humour et ici l’ironie (cf. clins d’œil à Vincent Van Gogh, au mythe de Prométhée) donnent les nuances de l’univers pictural de l’artiste.
Derrière les couleurs des toiles et les vols des oiseaux, l’on entend pleurer, crier et rire, comme pour signifier qu’au tragique de nos existences terrestres le devoir de l’homme et de l’artiste est d’y offrir les nuances de l’ironie. »
Ondine
Cette exposition aura été un bien agréable moment et je tiens personnellement à remercier Jo Simon pour sa gentillesse, sa disponibilité et sa collaboration tout au long de l'expo. Quand à ces volatiles de malheur qui firent notre bonheur ces deux dernières semaines nous leur souhaitons bien volontiers bon vent et bon vol ...
Encore quelques heures pour venir découvrir les «oiseaux de malheur» de Jo Simon à la galerie Quedar, 6 quai des bateliers à Strasbourg.