Colette Simonnet : seul le corps.
La galerie Quedar a eu la bonne idée d’associer, dans cette exposition, les sculptures de Colette Simonnet et les dessins de plusieurs artistes appartenant à cette galerie associative dite du corbeau qui tout au long de l’année propose expositions, mais aussi conférences et voyages culturels. La galerie a d’ailleurs participé à la fête de la musique en offrant des prestations de très grande qualité, comme Global warning qui réunit deux musiciens, Georges Herquel et Serge Libs.
L’exposition de ce début d’été est centrée sur le corps, nu, le corps dans tous ses états, le corps au fil du temps. Minces ou rebondis, debout ou accroupis, les corps de Colette Simonnet semblent vivre, immobiles, en attente. La terre patinée est douce comme la peau, et des bouches fermées on s’attendrait presque à voir surgir une respiration ténue.
Ce sont des corps solitaires, le plus souvent. Mais il arrive aussi qu’un couple se forme sous les doigts de l’artiste, un homme et une femme côte à côte, regardant dans la même direction…
Qu’ils soient seuls ou non, ces corps évoquent les âges de la vie, et nous parlent d’été et de soleil, quand les peaux se découvrent et se montrent. Ce sont des corps lisses ou finement parsemés de grains légers, comme du sable que l’océan aurait ramené sur le rivage. Des corps de silence dans un monde si bruyant.
Colette Simonnet travaille la terre pour en pétrir ces formes pleines de grâce, admirables de maîtrise, à qui il ne manque que le souffle pour se mettre à vivre.
Les dessins s’appréhendent comme une sorte de révérence discrète à ces œuvres, un accompagnement tranquille qui confère à l’ensemble une grande douceur.